Ceci n'est qu'un rêve.

Réflection des Rêves est une chatte née d'une union d'un Clan qui a été détruit. Il a été rasé par les hommes, et notre jolie plaine pleine de gibier a disparue sous les roues de monstres gigantesques, flamboyants et assoiffés de pouvoir. J'avais deux lunes lorsque cela s'est produit... Nous avons dû fuir, fuir jusqu'à que nos coussinets soient à sang. Nous arrivons devant une grande clôture, et nous sommes arrivés dans le nid d'un bipède. Il était gentil, il nous a accueilli, ma mère, mon père et moi. Pourtant, il ne nous as jamais laissé rentrer chez lui. Maman était furieuse. Moi je trouvais ça bien. Je ne perdais pas mes instincts.
Maman s'est enfuie. Elle ne supportais plus la vie de sauvage. Papa est parti, un jour, chercher les autres membre du Clan. Il n'en n'ai jamais revenu. Je suis restée seule, avec le bipède qui fesait tout pour me rendre joyeuse. J'ai même cru qu'il a été chassé pour moi, car un jour il m'a amené une souris toute fraîche. Mais elle sentait bizarre. Elle ne venait pas de la forêt. Elle sentait le bipède à plein nez. Tant pis.
Durant 7 lunes, je me suis contenté du liquide blanc et de la substance de mon bipède. Il avait fini par me laisser rentrer chez lui. Je prenais du poids, je ne pouvais quasiment plus courir, mais à ce moment-là, je me disais que ça en valait la peine. J'avais chaud, j'étais choyée, j'étais nourrie, j'étais aimée. J'avais tout pour me plaire. Mais l'envie de courir grandissait au fur et à mesure que les jours passaient.
J'ai 9 lunes. Je suis grande, j'ai réussi à mincir, je peux courir. Mon maître me câline le dos, je ronronne. Il me dit qu'il part, mais il va revenir. Je le sais, il me l'a tant dis durant 9 mois. Je l'ai attendu. Il n'est jamais revenu.
Je me suis revue à mes 2 mois, lorsque Papa est parti. Je me suis dis qu'il avait dû avoir du retard, ou il s'était perdu. Mais j'avais un mauvais pressentiment. Deux jours, il m'a sûrement abandonnée. Là, dans la maison. Une grande tristesse s'empare de moi, je pleure. Le chagrin m’envahit, je ne peux plus l'arrêter, il m'a possédé, il ne me quittera jamais. J'ai peur. Je veux revoir mon maître. Mais il ne reviendra plus. Je décide de fuir cette maison, de fuir ma vie, car elle n'est qu'une succession d'échecs. Pourquoi n'est-il pas revenu ! Il m’aimait, il l'a tant prouvé ! Alors, pourquoi ?
Je passe par la petite porte que mon bipède a fixé. Je passe la clôture, je dis au revoir à ma maison qui m'a tant apporté de bonheur. Je repasserais dans quelques jours, mon maître sera là, peut-être. Je cours. J’aperçois une forêt, j'y vais. Elle m'a l'air accueillante, elle n'attend que moi, me dis-je. Mais personne ne m'attends. Je n'ai plus personne. Tiens ? J'entends un couinement. Une souris ? Je ne connais que ce nom. Non, c'est bien plus gros. J'essaye de l'attraper, en revoyant ma mère en position de chasse. Mais je rate, j'attéris trop lourdement, je n'arrive pas à le tuer. Il se sauve.
Je désespère. Devrais-je me jeter dans la plus proche rivière ? Non. Je ne le ferais pas. J'entends des bruits. Heureusement, j'ai gardé les sens aiguisés. Ce sont des bruits de pas. Je me retourne, je tourne en rond, un feulement, puis un animal se jette sur moi. Je miaule désespérément, je me débats comme je peux, je crie, je hurle, je donne des coups de pattes là où je peux toucher quelque chose. Mon assaillant finit par me lâcher, et me lâche dans un feulement :
-"Tu n'es pas un peu folle ? T'aventurer ici toute seule ! Et tu n'es même pas capable de te défendre. Qui es-tu ? Que fais-tu ici ?"

Je ne veux pas répondre. Je ne le connais pas. Je me relève, et j'essaye de fuir. Toutefois, si je suis rapide, mon adversaire l'es aussi. Il ne tarde pas à me rattraper et me clouer à terre. Alors je lâche dans un reniflement :
-"Je... Je me suis enfuie. Je ne sais pas où je suis, je ne sais pas qui je suis... Maman, Papa, mon maître m'ont abandonnés et...
-Ça va. Ça va aller. Tu sens le bipède, et pourtant tu es quasiment plus rapide que moi. Raconte-moi ton histoire."

Je lui raconte. Il réfléchi, et il prend pitié de moi. Il me dit que j'ai des instincts de chasseur qui ne demandent qu'à être développer. Il va m’amener à son Clan. Un Clan comme le mien, comme quand j'avais 2 lunes. Il m'aide à me relever, et me lèche entre les oreilles. Je prends moins peur.
Nous courrons. Nous courrons longtemps, mais je ne flanche pas. Depuis des mois j'attends de pouvoir courir de toutes mes forces. Je ne me prive pas. Le chat est obligé d'accélérer pour égaliser. Nous arrivons devant une petite clairière. Il y a une forte odeur de chat, la même que j'ai pu sentir dans les alentours. Nous sommes arrivés. Nous nous arrêtons, il miaule pour annoncer son arrivée. Il me fait signe de l'accompagner. J'avance. Et là, je me revois à mes premières lunes au Clan, là où j'étais heureuse, entourée de chats puissants et sauvages. Mais, aurais-je plus de chance ici qu'avant ? Je ne sais pas... Il faut avancer pour le savoir. J'avance...